Adaptogènes et nootropiques : quelle différence ?

Nov 12, 2024
Adaptogènes et nootropiques : quelle différence ?

Par Docteure Margot Bouhon, PhD en Sciences Cognitives

Temps de lecture : 6min

 

Définition d’un adaptogène

Une substance est dite adaptogène si elle permet d'augmenter la résistance non spécifique d’un organisme à des influences adverses et au stress. Le terme fut défini en 1947 par Lazarev et délimité par Brekhman en 1980.

Un adaptogène suit 3 principes :

  1. il doit montrer une activité non-spécifique,

  2. il doit avoir une influence normalisatrice indépendante de l’état pathologique,

  3. il doit être inoffensif et ne doit pas entraver plus que nécessaire le fonctionnement normal de l'organisme.

Il se distingue des autres types de médicament comme les immuno stimulateurs, les nootropiques (défini ci-après), les anabolisants et les composants gériatriques.

Les immuno stimulateurs sont des composés qui provoquent une résistance accrue en stimulant des réactions de défense non spécifiques qui sont plus ou moins indépendantes de l'antigène.

Les composés anabolisants, quant à eux, activent le métabolisme anabolique. Ils favorisent la synthèse des acides nucléiques, des protéines et sont donc des promoteurs généraux de la croissance.

Enfin, les toniques et les composés gériatriques ne peuvent pas être définis avec précision. Ils décrivent en fait des substances qui sont généralement plus performantes et plus robustes, sans corrélation pharmacologique.

Les adaptogènes sont utilisés de façon chronique pour lutter contre le stress, pour augmenter la résistance physique, en vue de maintenir sa forme ou d'atténuer certains des troubles tels que la perte de mémoire et d'attention, la lassitude, la faiblesse générale, l'impuissance sexuelle, etc.

Ils peuvent également être utilisés par des personnes en bonne santé, non seulement à titre prophylactique, mais aussi pour améliorer les performances physiques et cognitives, bien que la capacité des adaptogènes à améliorer les performances chez les individus normaux soit discutable.

La notion d’adaptogène repose sur l’utilisation de plantes pour améliorer un état physique. Ces plantes ont toujours été utilisées dans les médecines traditionnelles et se sont peu à peu transformées vers une utilisation en médecine occidentale. Il existe en effet beaucoup de littérature au Brésil et en Inde sur les effets adaptogènes des plantes.

La volonté est aujourd’hui d’utiliser ces plantes dans différents buts.

Le premier est de réduire les effets du stress et le second de réduire le déclin cognitif lié à l’âge et ses pathologies associées comme la perte mnésique.

Définition d’un nootropique

Les médicaments nootropes, également connus sous le nom d'amplificateurs de cognition, sont des médicaments psychoactifs à action centrale (qui touchent directement le fonctionnement cérébral) qui visent à améliorer les fonctions cérébrales telles que la mémoire, l'apprentissage, la capacité de perception et le pouvoir de penser ou de se concentrer.

On suppose que les médicaments nootropiques (smart drugs) optimisent les fonctions des ensembles neuronaux restants (capacité d'adaptation) et les protègent éventuellement contre les effets néfastes tels que l'altération du métabolisme de l'énergie et des transmetteurs (capacité de protection).

Cependant, il semblerait qu’à l’inverse des adaptogènes à action non spécifique, les nootropiques peuvent induire des effets négatifs sur le métabolisme. Par exemple, la caféine est un nootropique connu pour améliorer les capacités mnésiques mais à trop haute dose elle peut affecter la plasticité cérébrale.

Cependant, certains auteurs parlent de nootropiques basé sur des plantes naturelles. La frontière entre les nootropiques et les adaptogènes est floue chez ces auteurs car même s’ils présentent des plantes à fonctions spécifiques sur certaines fonctions cognitives, ils n'excluent pas leur effet sur d’autres fonctions.

Leur action étant centrale, ils jouent directement sur la neurotransmission (molécules et récepteurs). Ils semblent être particulièrement utilisés par les étudiants et le peu d’étude sur leur efficacité les remet beaucoup en question. Cette remise en question est surtout faite par rapport à des cerveaux normaux, sans pathologies. Il semblerait même que le nootropique pourrait entraîner des complications cardiovasculaires, neurologiques et psychopathologiques.

Ces auteurs vont même jusqu’à dire que l'utilisation non médicale des stimulants cognitifs soulève de sérieuses questions éthiques et juridiques, et qu’ils pourraient devenir un problème majeur de santé publique.

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Références :

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Malík, M., & Tlustoš, P. (2022). Nootropics as Cognitive Enhancers: Types, Dosage and Side Effects of Smart Drugs. Nutrients

Napoletano, F. et al. (2020). The Psychonauts’ World of Cognitive Enhancers. Frontiers in Psychiatry

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Rege, N. N., et al. (1999). Adaptogenic properties of six rasayana herbs used in ayurvedic medicine. Phytotherapy Research

Russo, E. (2001). Adaptogens. In: Russo, E. (Ed.), Handbook of psychotropic herbs. A scientific analysis of herbal remedies for psychiatric conditions. The Haworth Press Inc.

Schifano, F., et al. (2022). Correction to: Benefits and Harms of ‘Smart Drugs’ (Nootropics) in Healthy Individuals. Drugs

Sharif, S., et al. (2021). The use and impact of cognitive enhancers among university students: A systematic review. Brain Sciences

Wagner, H., et al.(1994). Plant adaptogens. Phytomedicine



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